L’ancienne pharmacie a vécu

Dans le projet de restructuration du Bourg – mais si, vous savez, celui qui veut un bourg « moderne » et qui projette aussi de faire passer une route sur mon terrain – le premier bâtiment vient d’être détruit. Il s’agit de l’ancienne pharmacie.

Malheureusement, il n’y a pas que le bâtiment qui a disparu, le jardin qui était derrière a également été rasé…

Je ne comprends pas cette urgence à raser les arbres et les buissons… Peut-être certains auraient pu être conservés, même dans le projet final. En tout cas, vu le temps que prendront tous ces travaux, ils auraient  pu rester encore quelques temps debout et apaiser les cicatrices des démolitions.

Mais non, il était urgent de tout enlever… et à la pelleteuse s’il vous plaît !

Voilà le terrain de la pharmacie avec le jardin, avant, vu du dessus :

La pharmacie encore debout et derrière son jardin plutôt arboré

Je ne pensais pas qu’ils couperaient tout et je n’ai donc pas pris de vue avant le début du nettoyage par le vide. Voici maintenant quelques photos de la suite des opérations…

Edit :

Aujourd’hui, au 11-11-2011, voici où l’on en est. Les gravats sont évacués, le constructeur a mis une jolie pancarte de son projet qui brille. On aperçoit au fond les arbres qui restent de mon côté.

J’aurais pu le savoir…

Après l’épisode du renard, un collègue me rapporte un des journaux de la semaine précédant l’attaque.

Qu’y découvrons-nous ???

C’est en Une , le renard rôde en ville !

La République du Centre du 14-09-2011

C’est en 1ère page et moi j’ai raté l’information !!!

Voici l’article accompagnant la Une :

Sûr que si j’avais lu tout cela, j’aurais été plus prudent. Bon, je crois qu’en plus de construire une volière sécurisée, je vais m’abonner à la Rep…

Le renard est fourbe et moi pas assez prudent

Et voilà, on se dit qu’on est dans une alter-ferme en pleine ville, que pour une fois allez, je reste à dormir chez les copains chez qui je passe la soirée et donc que je ne rentrerai pas pour refermer la porte du poulailler, mais que pour une fois, ce n’est pas très grave…

Erreurs… Grossières erreurs.

Il faut croire que la nature est encore un peu là, au milieu de cette urbanisation étouffante et bruyante, suffisamment en tout cas pour accueillir un renard. En soi, ce n’est pas une mauvaise nouvelle, je ne vais pas me plaindre que la nature s’exprime et qu’elle soit encore assez forte pour permettre à un prédateur sauvage de se cacher. Si d’un côté on se bat pour préserver la nature, on ne peut pas critiquer la présence de ses membres, même si pour le coup, cette présence est désagréable.

Avec Monsieur Goupil, il n’y a pas de place pour le « pour une fois »… Il y a juste l’occasion qui fait le larron, et c’est un sacré larron qui ne fait pas vraiment dans la dentelle. Alors il suffit d’une soirée d’absence, d’une porte ouverte et c’est la basse-cour quasi entière qui y laisse ses plumes…

Ce matin donc en rentrant de ma nuit chez les copains, je suis étonné de ne pas voir toutes les volailles débouler à mon arrivée (je vous rassure, ce n’est pas moi qui fait débouler les gallinacés, juste le fait qu’en général quand j’arrive, il y a des chances que je leur apporte quelques friandises) : seuls le coq et une poule s’avancent à la grille. En m’approchant, je commence à apercevoir des amas blancs, je devine à moitié que ce sont des plumes (il a plu dans la nuit alors je ne suis pas complètement sûr).  Je commence à me poser des questions et la vérification doit être immédiate, je file directement vers la cour aux poules, j’entre, ce sont bien des plumes au sol et en plusieurs endroits, pas d’autres poules à l’horizon… Je m’approche du poulailler et y rentre, là, je vois 4 poules mortes… C’est bien une attaque qui a eu lieu et pas une petite. Il y a un paquet de poules qui ont disparu. Sur les 20 initiales, 2 sont encore vivantes, 4 sont mortes devant moi. 14 ont donc disparu.

Qui est l’auteur du forfait ? Un homme ? Non, il aurait pris les poules sans les tuer et d’abord les grosses. Un chien errant ? Les victimes ont été tuées proprement, pas de sang, juste le cou cassé ou la tête coupée net. Belette ? A priori trop petite pour emporter les corps des victimes. La fouine aurait laissé des marques de morsures…

Il ne reste le renard et ce que je découvre en regardant plus attentivement est une preuve flagrante de l’identité du coupable : j’aperçois un petit tas de paille dans un coin du poulailler. J’avais entendu dire que le renard tuait beaucoup de poules lors d’une attaque puis qu’il allait cacher ses victimes à différents endroits. Je vérifie donc, et en effet, sous la paille, dans le coin du poulailler, il y a bien une poule. Je fais donc une recherche plus approfondie alentour et en effet, je vois dans le poulailler un autre tas de paille, dehors, à demi-enterrées gisent 2 autres poules, dans un autre coin de la cour, sous les clapiers, ce sont encore 2 poules qui sont cachées…

Donc mon tueur-voleur a quand même commis 18 meurtres, laissé à la vue 4 cadavres, fait disparaître 7 corps (puisque les restes d’un corps témoignent d’un repas pris sur place), tenté de dissimuler 6 homicides sur place avec donc la ferme intention de revenir… 18/20… Mention très bien… pour un seul forfait…

Moi, il ne me reste plus qu’à nettoyer, enterrer les victimes, enfermer à double tour les survivantes dans le poulailler et ne les laisser sortir que lorsque je leur aurai fabriqué un enclos clos… sérieusement. Et puis à aller de nouveau acheter des œufs… On s’habitue bien à aller les chercher tous les jours dans les nichoirs 🙁

Voyons les choses positivement : la nature n’est pas complètement décimée à Saran, je lui ai même fourni plusieurs repas à l’œil, il me reste une poule et un coq, c’est la base minimum pour reconstruire une basse-cour, si je ne garde pas les œufs pour les couver, j’en aurai encore 2-3 par semaine, il vaut mieux que ça arrive alors que ce n’est que ma basse-cour personnelle et pas avec une production à tenir pour des clients, et surtout, j’ai pris une grande leçon que je n’oublierai pas… C’est en faisant des erreurs qu’on apprend.

Pour les âmes pas trop sensibles, voici quelques photos des conséquences de mon inconséquence…

On commence doucement : d'abord les survivantes qui elles n'ont laissé que quelques plumes dans l'histoire

Là, il faut être attentif pour voir la poule dessous

Et là, si on ne cherche pas, on n'y pense même pas !

Bon, là, c'est plus flagrant...

Et là ? Vous croyez que ce tas de paille cache quelque chose ?

En dégageant un peu de paille, du blanc apparaît...

Oui, elle est bien là. Qui a dit malin comme un renard ???

Les tondeuses tondues

La semaine dernière, mes tondeuses – comprenez les moutons – ont enfin, après deux ans, pu bénéficier d’une coupe fraîche, bien dégagée derrière les oreilles !

moutondeuses

Les tondeuses en action l'hiver dernier

Il s’avère en effet assez difficile de trouver quelqu’un de disponible qui peut assurer ce travail et qui accepte de se déplacer pour quelques bêtes seulement. Et comme je ne suis pas encore équipé pour le moment de l’engin adéquate, je suis obligé de faire appel à quelqu’un.

L’année dernière nous n’avions trouvé personne pour le faire et nos moutons « grossissent » presque à vue d’œil comme le célèbre mouton de Nouvelle-Zélande, avec une épaisseur de laine supplémentaire chaque année.

Le professionnel est trouvé, maintenant : action !

D’abord parquer tout le monde dans un petit enclos, histoire de ne pas trop courir. On met tout le monde ensemble, même ceux qui n’ont pas besoin de la tonte, comme ça, on évite les paniques et les bêlements (et pour nous, les braiments aussi) inutiles.

Tout le monde dans un petit coin

Ensuite on installe le matériel du pro et on attrape le premier mouton. Le truc, c’est de chopper une patte arrière. Une fois attrapée, en la maintenant fermement, on peut diriger le mouton où l’on veut sans avoir à le traîner ou le porter, ce qui nous arrange bien vu la taille des bestiaux !

Bien tenir la patte arrière et on dirige le déplacement

Une fois le mouton près de la tondeuse, on l’assoit et on regarde le pro agir. Quand le mouton est assis, il ne bouge quasiment plus et se laisse faire la plupart du temps. Parfois pour le maintenir, il faut lui tenir la tête avec les jambes. Pour tondre, ne jamais tirer sur la laine, sinon cela tire aussi la peau et on risque de la couper.

Le mouton est assis, il ne reste plus qu'à tondre

C'est parti !

Un côté puis l’autre, de la tête à la queue. Une fois le mouton tondu, on relâche la prise, le mouton se relève et file rejoindre ses comparses. Et on recommence l’opération avec le suivant.

Après le premier côté, on attaque l'autre

On ne peut pas dire qu'il ait l'air ravi pour l'instant...

Quand tout le monde est passé à la coupe (sauf les jeunes de l’année et Lili évidemment), on range. Ça fait un beau paquet de laine. On relâche les bêtes. Les voici ci-dessous une semaine après. L’épreuve n’a pas l’air d’avoir entamé leur appétit.

Un bon paquet de laine !

On libère tout le monde. Ouf !

La tonte n'est plus qu'un mauvais souvenir, les tondeuses sont à nouveau en marche

On a fait ça un peu tard en saison, mais il leur reste quelques mois avant les grands froids pour se refaire un pull, et puis cet hiver, ils auront la possibilité de réintégrer l’étable. Donc pas d’inquiétude.

Un grand merci à Margaux pour la prise des photographies pendant l’opération.

Un vrai « faux » cadeau…

Pascal arrive mardi après-midi pour récupérer les poules qu’il m’a laissées en pension pour l’été pendant qu’il allait se promener à l’autre bout de l’Europe. Enfin c’est ce que je pensais.

En fait il arrive pour m’offrir un superbe cadeau : une faux qu’il ramène tout droit de Roumanie. La Roumanie est restée un pays très rural où la mécanisation n’a pas encore fait ses ravages sur le monde agricole et où une faux est considérée comme un outil très efficace et fait l’objet d’une attention particulière.

Une vraie faux à comparer avec ce que l'on appelle faux par chez nous...

La lame a été forgée en Pologne, elle mesure 90 cm de long ! La faux est ensuite assemblée en Roumanie et adaptée directement sur place en fonction des conditions locales (malheureusement différentes des miennes, mais ça se change facilement) et vendue sur les nombreux étals des marchés roumains.

La longueur et la finesse de la lame font de cette faux un outil idéal pour le fauchage des pelouses et les foins. A condition de bien l’aiguiser et de maîtriser le geste pour ne pas se fatiguer inutilement. Tout n’est qu’une question de pratique. Et en tout cas, une pratique beaucoup plus agréable que celle de la tondeuse (lourde, bruyante, polluante…) et que l’on peut donc pratiquer n’importe quand, sans déranger le voisinage.

Après la « faux cadeau » de Marie-Hélène (dont il faudra aussi que je parle et surtout que je la montre – elle est, elle aussi, magnifique), voici celle de Pascal. Je suis gâté.

Me voici équipé pour aller faucher des OGM mes prés.

Un grand merci.