La dernière lettre de Mme le Maire m’était apparue comme non négociable. Malgré cela des invitations à la discussion ont été plusieurs fois prononcés.
Jeudi 1er décembre, je suis donc retourné à la Mairie avec sous le bras une nouvelle contre-proposition. C’est à dire qu’après ma première solution (ci-dessous) rejetée sans nuance, je fais à nouveau un pas avec une deuxième solution, toujours dans le souci de trouver un compromis qui ne remet pas en cause les projets de la Mairie, ni ne me fait trop renier mes convictions et mes projets, et qui, quelle que soit l’issue de l’enquête publique, éviterait au final la désagréable procédure d’expropriation ou l’impossibilité pour la municipalité de réaliser ses aménagements.
Voici la 1ère proposition, issue de mon courrier :
[Je suis au regret de vous signifier mon désaccord concernant le projet présenté]. Cependant, dans un esprit de conciliation et pour augmenter la sécurité, je vous propose de retravailler un nouveau projet sur les bases suivantes :
– l’espace pour un chemin piétonnier et cycliste est déjà suffisant ;
– l’espace pour faire passer les réseaux est lui aussi déjà suffisant ;
– reste la possibilité de faire passer un véhicule de secours, pour cela j’ai bien compris la nécessité d’ « arrondir les angles » et d’élargir légèrement le passage ;
– le chemin ne doit pas être bitumé ;
– l’accès sera fermé aux extrémités par une borne rétractable en cas de besoin ou autre dispositif similaire empêchant la circulation automobile.
La voie serait donc un chemin pierreux sans trottoir juste assez large pour permettre le passage d’un véhicule de secours en cas de nécessité et sa réalisation nécessitera donc la cession de la surface la plus petite possible à définir ensemble.
Cette proposition est avantageuse pour toutes les parties et pour les usagers pour les raisons suivantes :
– elle n’empêche aucunement la construction ou l’accès aux futurs bâtiments ;
– la sécurité est renforcée, les secours ayant un accès supplémentaire ;
– les riverains n’ont pas une route de plus qui passe le long de chez eux ;
– la surface à céder est vraiment moindre ;
– le coût pour la commune est beaucoup moins important tant à l’achat (je rappelle que les m² à racheter sont urbanisables) qu’à l’entretien (pas de route à refaire, pas de bande verte à entretenir) ;
– la sécurité des déplacements doux est renforcée ;
– les déplacements doux sont encouragés par un chemin agréable sans bitume ;
– dans un cas exceptionnel, il serait même possible de faire une déviation temporaire à sens unique sur ce chemin ;
J’espère que cette proposition recevra un accueil favorable de votre part et je me tiens à votre disposition pour en rediscuter.
Malgré ce premier pas et l’invitation à la discussion, nous n’avons pas retravaillé ensemble et le tracé de la voie n’a pas été modifié d’un pouce lors de sa présentation à la 2ème réunion publique.
Voici le plan proposé par la Mairie :
Et voici la proposition telle que je l’ai faite ce jeudi, avec les moyens du bord :
Si vous cliquez sur l’image, vous verrez par transparence l’emprise du projet sur mon terrain. En gris, je propose un tracé de voie de 6 mètres de large (la commune est déjà propriétaire de 5m de large) donc la moitié de la voie de 12 mètres dessinée « à la mode développement durable », ainsi que les angles pour permettre les virages des véhicules de secours. Exit donc les différents espaces séparés pour chacun des utilisateurs et la bande végétalisée, au profit d’un espace réellement partagé où tout le monde se côtoie, les automobilistes étant obligés de ralentir drastiquement dans un espace non réservé à la voiture, ce qui était le but recherché (des déplacements plus doux). Nous n’avons plus alors affaire à la sectorisation habituellement proposée et l’on réduit les nuisances (bruit, pollution). Je préconise le sens unique, mais peut-être une voie partagée de 6m ou 6,5m permet-elle aux véhicules de circuler au pas dans les deux sens, aux experts de le dire. En fait, il s’agit d’une zone de rencontre telle que définie dans le code de la route à l’article R110-2 (section ou ensemble de sections de voies en agglomération constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, les piétons sont autorisés à circuler sur la chaussée sans y stationner et bénéficient de la priorité sur les véhicules. La vitesse des véhicules y est limitée à 20 km/ h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l’ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable.).
Le passage est donc toujours possible, mais l’emprise au sol est alors beaucoup moindre, et je peux envisager la construction de mes bâtiments (stockage de la production agricole à gauche et co-habitat combiné à d’autres activités à droite) représentés en vert (très schématiquement, aucun plan n’étant commencé pour le moment), sans que cela empiète trop sur la surface disponible pour les cultures légumières.
On voit également les projets de serres.
Les élus présents lors de la réunion m’ont promis que cette proposition serait étudiée par la commission aménagement. Par deux fois, j’ai fait une proposition, la deuxième amendant la première et allant dans le sens des demandes de la commune. J’espère que l’espace de négociation existe bien dans les 2 parties et que ce n’est pas seulement à moi « de céder du terrain »…