En gros, cette idée d’installation remonte au début de l’année 2008, peu de temps après le décès de mon grand-père. La ferme se retrouvait alors inoccupée. Qu’allait-elle devenir ? Et les prés autour ?
Éveil tardif et soudain
Avant de me dire « tiens, oui, je pourrais me lancer là-dedans », il s’est passé de longues années. Un fond écolo était tapi en moi depuis toujours, ayant grandi dans le cadre que je réintègre aujourd’hui, entouré des vaches, des grenouilles, des abeilles et des hérissons. Mais pas de réelle conscience écologique, malgré quelques positionnements clairs, notamment au niveau déplacement : bicyclette quasi exclusivement depuis le collège… Mais je me lance quand même dans des études d’informatique, donc pour le côté écolo, on s’éloigne un peu !
Je passe du développement à la formation, ce qui me correspond davantage (je n’ai pas du tout apprécié mon expérience en SSII, vendu à une société pour m’intégrer en cours de route à une équipe de développement d’un logiciel de gestion barbare). Je tombe dans une Maison Familiale Rurale où j’enseigne la bureautique. Les formations dispensées dans l’établissement sont définie par le Ministère de l’Agriculture… (on se rapproche !)
Parmi, ces formations, il y en a une qui s’appelle BP REA (Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole) où les stagiaires sont très souvent des personnes en reconversion.
Mais je n’en suis pas encore là.
Un jour, une collègue apporte un exemplaire du journal de La Décroissance. Je feuillette et je l’emprunte. C’est la révélation ! Grâce au journal, je découvre La Décroissance (un mouvement politique, des idées, des théoriciens et surtout, surtout du bon sens). Mes tendances écolos prennent du sens, je fais le lien entre mes aspirations pour un autre monde et le ressenti du monde qui va à la dérive, je comprends que je peux agir individuellement et collectivement, bref je redeviens maître de ma vie, en ne me laissant plus (en tout cas moins !) bercer par les sirènes de la pub, de la télé, des informations, de la peur, de la consommation…
Je change de vie : alimentation, vêtements, vélo encore plus, loisirs, vacances… Je deviens militant dans diverses associations, je lis, je rencontre des quantités de personnes bien plus éveillées que moi, je découvre des quantités de choses complètement inconnues jusqu’alors, j’engrange des montagnes d’informations et de données qui affinent ma perception du monde et me font comprendre que les années à venir seront le théâtre de changements profonds dans notre civilisation. Comment devenir acteur de ces changements plutôt que de les subir ? Continuer à être prof d’informatique, est-ce mon avenir ? Et est-ce un avenir durable ? Je dois changer de métier…
Lente incubation
Page en cours d’écriture
Et maintenant ?
Je suis sur place, c’est parti !
A mon arrivée sur la ferme, j’ai fait appel aux services du CAUE (Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement) du Loiret afin d’être guidé dans les travaux que j’envisage, surtout pour éviter de faire des bêtises, de perdre du temps. Les deux personnes qui sont intervenues, sont venues visiter la ferme, j’ai pu leur expliquer les différentes activités que j’envisage et la façon dont je voyais les choses. Elles sont reparties avec tout cela et ont planché sur un document reprenant les idées et donnant quelques pistes de réflexion intéressantes. Le regard extérieur permet une distance vis-à-vis du projet et une vision nouvelle. Le regard professionnel saisit des éléments particuliers qui échappent aux non-initiés. De plus, ces conseils sont prodigués gratuitement puisque le CAUE est financé par une taxe sur les constructions. Je ne regrette vraiment pas d’en avoir profité. Voici le document proposé par les intervenantes.