Ça y est, 2 semaines après être arrivés, et après avoir été largement retardés par le mauvais temps, ils sont venus reboucher sommairement les tranchées.
Initialement, le chantier devait durer une semaine. Le premier jour pour faire les tranchées, 3 jours pour inspecter le fond des tranchées, et le dernier jour pour tout reboucher et remettre en état. Sauf que l’eau est arrivée, a tout inondé, a rempli les tranchées, qu’il n’était donc plus possible pour eux d’inventorier « le matériel » (ils appellent comme cela les morceaux de poteries qu’ils trouvent), de mesurer, de prendre en photo… Ils ont continué à travailler tant bien que mal jusqu’à la fin de la 1ère semaine.
Ils sont ensuite revenus la 2ème semaine, heureusement un peu plus clémente niveau humidité, ils ont passé 2 jours à pomper, tels les shadocks, pour évacuer l’eau et pouvoir enfin travailler au sec. Ils ont terminé leur inventaire et prises de note et le pelleteur est revenu avec sa grosse machine qu’ils avaient emportée entre-temps.
Voici quelques photos avant le rebouchage.
Et voilà le résultat :
Cela semble à peu près correct, mais si on se rapproche
Je me retrouve maintenant avec un terrain ravagé, mais pas complètement détruit (ils ont quand même réussi à épargner les arbres fruitiers, ouf).
Malgré la bonne volonté du pelleteur, le rendu n’est pas terrible, les horizons de terre ont forcément été perturbés, l’eau qui restait au fond des tranchées est maintenant coincée sous la terre faisant pourrir la matière organique, d’ailleurs, 4 jours après, on se retrouve avec une odeur forte de décomposition.
J’ai malgré tout signé hier le procès verbal (encore un) disant qu’ils libéraient le terrain et qu’ils l’avaient remis en état. De mon côté, j’ai un peu l’impression qu’il n’est pas en état, mais l’humidité était telle que le pelleteur m’a dit qu’il ne pouvait pas faire mieux…
Quelles sont les conclusions de ce chantier, en attendant le rapport officiel (fin mai) ?
Comme je le disais dans le premier article, ils ont vu des « trucs » dans toutes les tranchées ouvertes, ce qui veut dire qu’ils reviendront faire de vraies fouilles à chaque permis.
J’ai pu rencontrer les responsables de la Préfecture et de l’Inrap afin d’envisager avec eux la suite pour moi. Une bonne nouvelle, il serait (le conditionnel est de rigueur) possible de construire ma serre sans qu’il y ait de fouilles. Ne nécessitant pas de fondations, mais seulement une assise stabilisée sur laquelle reposer, elle ne risquerait pas de détruire les éventuels vestiges. Il faut cependant attendre pour cela la réunion d’une commission spéciale qui m’accordera ou pas cette autorisation. Je ne pourrai de toutes façons pas commencer le remontage de la serre avant septembre (ça prend du temps tout ça).
C’était la bonne nouvelle. Par contre, la mauvaise, c’est que lorsque je déposerai un permis pour ma maison, il faudra que je prenne en compte le délai supplémentaire pour les fouilles (mais ça j’y étais préparé), mais surtout, ils ne viendront fouiller que sur l’espace impacté par la maison et pas sur toute la parcelle. Ce qui veut dire que si je dépose un autre permis ultérieurement pour un bâtiment de vente par exemple, il faudra qu’ils reviennent faire d’autres fouilles sur l’emplacement de cet autre bâtiment… Conclusion, je ne serai jamais tranquille sur mon terrain. Par ailleurs si le permis est pour ma ferme, il faudrait que j’assume le coût des fouilles.
Deuxième conclusion, je ne suis pas sorti des enquiquinements.
Et une petite remarque pour rigoler (jaune), initialement ils voulaient faire des fouilles pour ma serre, et cela aurait été sur l’ensemble de la parcelle… Bah oui, puisqu’il aurait fallu que je prenne en charge le coût de ces fouilles. Par contre lorsque c’est pour la maison, ils ne fouilleront que sur l’emplacement de la maison parce que c’est la collectivité qui assume le coût de ces fouilles… Pas con ! On voit que la législation encadrant les fouilles n’est pas vraiment au point. Les archéologues ont beau eu la dénoncer notamment en 2003, lors du changement de la loi, elle ne les aide pas vraiment et surtout les désagréments qu’elle entraîne, leur retombent dessus (critiques de la population, sabotages… puisqu’ils sont les premiers à intervenir sur les lieux avec leurs machines).
Maintenant, j’attends le rapport final du diagnostic. D’ici là, je tenterai de prendre un rendez-vous pour envisager la suite. Je vous ai déjà dit que tout cela me prenait énormément de temps ? Ah oui, je me répète…